Le développement économique, humain, et territorial des régions arctiques, notamment, russes et européennes, sont intrinsèquement liés à la question de l’énergie. Il ne peut avoir de développement des régions arctiques sans la mise en place de stratégies énergétiques assurant l’autonomie de développement économique et de vies des populations. Elle est au cœur des problématiques de sécurité humaine en Arctique et tend à associer aujourd’hui énergies renouvelables et fossiles. A titre d’exemple, la politique énergétique de la fédération de Russie est en le parfait exemple : elle associe à la fois des essais de développement d’énergies renouvelables comme les parcs éoliens et le photovoltaïques avec le gaz, le charbon, le mazout, qui restent majoritaires, et l’énergie nucléaire. Si la variabilité climatique constitue une opportunité de développement des régions arctiques (européennes et russes notamment) avec l’exploitation des ressources naturelles ; les enjeux de l’implémentation des énergies renouvelables en Russie plus particulièrement répondent essentiellement à la mise en place d’unités autonomes liées aux zones urbaines et minières, plus qu’à une logique de substitution visant à participer – bien que de facto – aux politiques institutionnelles visant à limiter les émissions de carbones, la pollution, etc., et répondre ainsi aux engagements contractuels de la COP 21. Cette nécessité de développement d’unités autonomes est liée à l’isolement même des centres urbains, des habitats, et des zones d’exploitations minières, pétrolières, gazières, et industrielles, dans un environnement climatique extrême. Elle est accrue par les enjeux économiques avec l’exploitation de nouveaux sites miniers, gaziers, et pétroliers, humains et territoriaux avec la nécessité de développer ou reconstruire de nouveaux lieux d’habitats, des infrastructures, et de fixer les populations. Le développement de modèles énergétiques autonomes est également une réponse aux enjeux stratégiques de tentatives de repeuplement des régions arctiques notamment sibériennes et de défense (avec les « villes » mobiles) face à la Chine populaire notamment. C’est-à-dire, à servir de socle à un modèle de territorialisation ou de re- territorialisation de l’arctique.
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Biographie
Sébastien Gadal est Professeur de géographie en analyse spatiale et géomatique rattaché à l’université d’Aix-Marseille (AMU) / CNRS ESPACE UMR 7300. Ses recherches portent sur les processus de transformation territoriaux et d’adaptation des populations à la variabilité climatique, l’urbanisation, la mondialisation, et leurs conséquences socio-environnementales et géopolitiques en Arctique russe, et dans les pays baltes. Sébastien Gadal est né le 31 décembre 1971 à Essey-lès-Nancy. Après avoir passé ses premières années dans les Vosges et en Lorraine, il découvre la mer, la méditerranée et la plongée sous-marine dès l’âge de ses 5 ans et demi. Il exerce comme scaphandrier professionnel en parallèle de ses études de géographie jusqu’à son entrée effective en doctorat de géographie quantitative et théorique en janvier 1998 qu’il effectuera à l’EHESS au Centre d’analyse et de mathématiques sociales (CAMS/CNRS). Il soutient son doctorat en décembre 2001.
En 1995, lors de son séjour Erasmus à l’université de Bergen et à NHH en Norvège, il se prend de passion pour les régions littorales arctiques et subarctiques. Il est formé par l’équipe de géographes danois, canadiens, britanniques, et américains en poste à NHH à la gestion des espaces côtiers et à la modélisation spatiale des conflits d’usages – plus particulièrement des fermes aquacoles – en s’appuyant notamment sur la géomatique et la télédétection spatiale.
Il intègre l’Université de Versailles Saint-Quentin-en-Yvelines (UVSQ) comme Maître de conférences en géographie et géomatique en février 2005 après avoir effectué un post-doctorat en Sciences pour l’ingénieur à l’EHESS au CAMS, puis exercé comme ATER aux universités de Paris Diderot et à de technologie de Compiègne (UTC). Il travaille sur les problématiques de modélisation de l’évolution spatiale de l’urbanisation sur les espaces littoraux, l’émergence de mégapoles, d’intégration territoriale dans le double contexte de la mondialisation et du changement climatique, par la géomatique et la télédétection spatiale en élargissant son champ de recherche à l’Inde du Nord-Ouest, la Baltique et à la Sibérie arctique. Il travaille également sur les applications de capteurs hyperspectraux avec l’IDT du John Stennis Space Center (NASA) comme technical advisor au Themis Vision Systems.
En 2013, après avoir présenté une habilitation à diriger des recherches (HDR) de géographie soutenue en décembre 2011 à l’université Paris Diderot, il est nommé en 2013 Professeur des universités à Aix-Marseille Université (AMU). Il obtient dans le même temps, un poste de Professeur de géographie en tenure track à l’université fédérale du Nord-Est (NEFU) en Russie. Il est nommé Professeur B. K. C. en février 2020.
Il a en charge les formations de Masters de géographie à AMU et dirige le master international franco-russe Geomatic and Environment. Coresponsable de l’axe Analyse et modélisation spatiale à l’UMR ESPACE, il coordonne plusieurs programmes de recherche français, russes, et internationaux sur les régions arctiques russes européennes et sibériennes, en Baltique, ainsi que sur les technologies d’observations spatiales appliquées au suivi et à la modélisation des transformations de l’environnement et des espaces urbains post-soviétiques, arctiques et subarctiques.
Sébastien Gadal représente la France dans plusieurs instances de coopérations internationales sur les régions Arctique, notamment dans les groupes de travail du PAME (Protection Marine Environment) et SDWG (Sustainable Development Working Group) au Conseil de l’Arctique depuis 2014.