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Avez-vous déjà joué au Mölkky, ce jeu finlandais qui consiste à faire tomber des quilles en bois avec un bâton ? Bien que les Finlandais aient remporté la majorité des championnats du monde de Mölkky jusqu’à aujourd’hui, les Français ont également eu quelques succès. Mais comment expliquer la popularité du jeu en France ? Y-a-t-il des différences dans la culture de Mölkky entre les deux pays ? Afin de tout savoir sur le sujet, l’Institut français de Finlande a interviewé Antti Hautapakka et Bruno Boulay, représentants des fédérations finlandaise et française de Mölkky.
Un amour qui doit ses origines à la pétanque
Antti Hautapakka et Bruno Boulay s’appuient sur la même théorie pour expliquer la popularité du Mölkky en France : la pétanque. D’après ce dernier, « La France a une culture du jeu de précision et du jeu de lancer avec la pétanque depuis toujours ». Le Finlandais valide cette thèse en ajoutant que « […] les parcs, qui sont nombreux en France, ont des terrains de pétanque qui se prêtent parfaitement aux matchs de Mölkky ». En plus de la culture de la pétanque, les deux experts croient que le côté surprenant du Mölkky est également apprécié par les Français. Selon Bruno Boulay, « […] avec la pétanque, il est impossible de vaincre un champion en tant que débutant ». Cet avis est partagé par son correspondant finlandais : « À mon avis, le Mölkky donne une part plus importante à l’incertitude par rapport à la pétanque. […] Celle-ci demande tellement plus de précision et de compétences afin de devenir intéressante […]. Dans le Mölkky, il est possible de gagner un tour contre presque n’importe qui, avec un peu de chance. »
Paume de la main : vers le haut ou vers le bas ?
Lorsqu’il s’agit du profil des compétiteurs ou de la technique, ces passionnés de Mölkky ont remarqué quelques différences entre la France et la Finlande. En France, les compétitions se remplissent vite avec des centaines d’équipes qui s’inscrivent, le joueur typique étant un adulte de 25 à 50 ans. En Finlande, même les plus grands matchs n’attirent qu’autour de 60 équipes, composées majoritairement de personnes de plus de 60 ans. Étant donné le grand nombre d’équipes inscrites dans les compétitions en France, Antti Hautapakka estime que le niveau des joueurs français est « plus varié » en comparaison avec la Finlande. Pourtant, à titre personnel, il avoue en rigolant que « la petite différence [entre moi et Bruno Boulay], c’est que lui, il arrive souvent jusqu’à la finale, alors que ce type de résultat me manque pour l’instant ». Il estime également que les Français lancent le bâton plus souvent avec la paume de la main vers le bas, comme lorsqu’on lance une boule de pétanque. Quant aux joueurs finlandais, Bruno Boulay les décrit comme « une équipe hyper compétitive, très forte et très orientée vers la performance ». Sur le plan technique, il estime que les Français sont plus forts sur les quilles « freinées » (prendre les quilles devant un tas), tandis que les Finlandais l’emportent sur les lointaines.
Relations proches
Ces détails techniques à part, les deux hommes affirment que le Mölkky est un jeu qui unit la France et la Finlande. « Même si la culture nordique et la culture latine ne sont forcément pas les mêmes, c’est la culture du Mölkky qui importe lorsqu’on joue », argumente Bruno Boulay. Pour lui, cette culture se caractérise par « la convivialité et les échanges », le Mölkky étant même « un lien fort entre la France et la Finlande ». Du côté finlandais, Antti Hautapakka souhaiterait organiser un match de Mölkky France-Finlande : « La Finlande a une longue histoire avec l’Estonie, il y a eu beaucoup de matchs entre nous deux. […] Moi, j’ai évoqué l’idée d’étendre cette tradition aux autres pays. Un match France-Finlande serait la prochaine étape logique ».
Comme derniers mots aux joueurs de Mölkky finlandais et français, ces deux passionnés du sport ont transmis les messages suivants :
Antti Hautapakka : « Dans un premier temps, vous êtes les bienvenus en Finlande pour les championnats du monde de Mölkky qui se dérouleront à Hyvinkää du 4 au 6 août ! Deuxièmement, j’espère que nous continuerons à travailler ensemble pour assurer le développement du sport au niveau mondial. Essayons de nous battre également contre les Japonais dont le niveau s’élève sans cesse ! »
Bruno Boulay : « Laissez-nous gagner ! [rire] Non, en réalité, continuons à nous amuser ensemble. N’hésitez pas à venir participer aux tournois français […]. Ça serait pour nous un honneur s’il y avait plus de Finlandais qui venaient jouer l’Open de France, par exemple. »